Analyses et critiques cinématographiques, Coup de cœur, Listes

Mes coups de cœur vus en 2023

Un aperçu de mes documentaires, émissions télévisées et films préférés vus en 2023. Il ne s’agit pas uniquement de productions parus ces années-là (je mets la date de publication de parution à droite du titre), mais des oeuvres que j’ai vues ces années-là.

Unarchived (2022)

Un fantastique documentaire qui présente les efforts d’archives et de collections de populations marginalisées en 2021-2022 (environ) en Colombie-Britannique à travers un récit des « archives de l’exclusion » soit les choix institutionnels des bibliothèques et archives qui n’ont jamais archivés les récits dits minoritaires (ou les ont volés) ou encore les rapports de la criminalisation des populations qui gardent une trace paradoxale de leur existence et leur foisonnement. On souligne aussi le travail des individus et des communautés qui préservent et soutiennent les documents historiques qui survivent encore aujourd’hui.

Le documentaire couvre les archives LGBTQ, les collections d’Asie du Sud canadiennes et sino-canadiennes et les archives de la nation Tahltan.

On en apprend un petit peu sur les efforts de décolonisations, les risques associées aux archives individuelles, municipales, universitaires ou provinciales, les efforts de préservation et de numérisation, mais aussi l’immense travail qui reste à accomplir et des récits à renouveler.

The Murmuring (2023)

Une mise en scène simple de deux ornithologistes qui partent étudier des oiseaux plusieurs mois après la mort de leur fille encore bébé et qui se retrouve à habiter temporairement dans une maison visiblement hantée.

Dans cette production, le couple n’arrive plus vraiment à communiquer, malgré une complicité établie et qui survit, et la femme projette son absence de deuil sur la maison et le drame qui y est survenu. Les oiseaux et leurs essaims sont surtout là comme métaphore de ce qui survient et dans les sentiments de la protagoniste et dans la résolution non-traitée du drame familiale de la maison « hantée ».

Le film utilise beaucoup de techniques d’horreurs sonores (portes qui claquent, sons qui surviennent, enregistrement qui part, bruits d’envolées d’oiseaux, etc.) qui apparaissent naturellement dans la narration. Le parti de prendre de long moment d’écoute de bruits d’oiseaux permet de balancer (et de surprendre) habilement son auditoire, relaxé par le paysage et les bruits, mais aussi sur ses gardes (car un film d’horreur), les bruits de nature (incluant celui de l’eau) permettent de forcer l’auditoire de prendre son temps et reprendre son souffle et ne sont pas non plus uniquement utilisés dans un but de contrastes forcés et pour créer des jump scare « faciles ».

Un film qui prend son temps et nous force à le faire aussi, peut-être une métaphore supplémentaire du temps à prendre pour le deuil et de ne pas forcer sa résolution immédiate. La réalisatrice de The Murmuring n’est pas étrangère au thème du deuil puisqu’elle est derrière le film The Babadook qui aborde un sujet similaire bien que de manière très différente et si on a aimé le traitement du film, on devrait aimer The Murmuring aussi.

Turning Red (2022)

C’est vraiment un excellent film d’animation à tellement d’égards! 

On est tout d’abord accueilli par une introduction qui nous embarque avec beaucoup de rythme, d’action, de tempo pour pivoter extrêmement rapidement par une narration beaucoup plus lente à l’arrivée au temple et ses scènes (juste avant de reprendre peu de temps après). Tout au long du film, la cadence est vraiment maîtrisé à la perfection, que ce soit par les contrastes drastiques ou l’accompagnement du rythme avec les scènes, j’ai rarement vu une telle maitrise du tempo. 

J’adore énormément le petit aspect, à travers la métaphore du panda, non seulement de l’adolescence, des changements corporels, des sauts d’humeur (et évidemment des règles!), etc. qui sont juste parfaitement bien saupoudrés, balancés, sans être trop « in your face », mais qui sont incontournables, immédiatement identifiable et instructif à la fois. Si j’avais un enfant, ce serait dans les films obligatoires à voir :p
A ce niveau, la réplique finale du film « How about you? » est vraiment splendide pour inviter son audience à réfléchir sur ses propres manières de réagir à ses émotions et comment elles prennent forme. 

La profondeur des sujets m’a aussi étonné, je ne m’attendais pas à voir ce film traiter de reproductions familiales d’attitudes toxiques et de trauma générationnel avec l’angle de l’immigration qui force d’autant plus à devoir jouer un rôle de perfection dans une optique de survie. Il doit y avoir des milliers d’articles là-dessus (yep, juste rechercher « turning red intergenerational trauma » me donne plus d’un million de résultats) donc je ne m’étendrais pas plus sinon que pour dire que c’est vraiment bien aborder, non seulement par la narration et la métaphore, mais qu’on arrive à ne pas démoniser les protagonistes qui perpétue ces attitudes. 

D’autres petites notes:
– Le toutou chien Wilfred est clairement une copie de Pusheen!!
– J’adore voir des protagonistes très geek!!
– Priya Mangal est clairement mon personnage préféré, je ne m’attendais pas à voir de la représentation bisexuelle explicitement montrée comme telle dans ce film. Qui n’aime pas un bon personnage deadpan qui anticipe les besoins et qu’on sait qui apprécie énormément et fondamentalement ses amies.
– Un groupe d’amies qui ne sont pas un groupe de « diversité tm » juste mis ensemble artificiellement (avec une ou deux personnes blanches, une personne noire et une personne asiatique ou d’Amérique latine comme dans tellement d’émissions et de films), mais qui fait beaucoup plus de sens dans le réel avec une trois personnes d’Asie de l’Est et du Sud (une personne indienne, une coréenne, une chinoise et une blanche, mais qui est possiblement juive si je me fis à l’usage des prénoms et noms qui pourrait l’indiquer, mais je n’ai qu’un visionnement donc j’ai probablement manquer des détails).
– Le film est aussi très drôle.

Tous les enfants/adolescents devraient voir ce film.

Whisper of the Heart (1995)

Un très beau film d’animation qui met au centre de sa narration et de ses thèmes le travail artistique et ses contraintes. À travers une jeune protagoniste qui admire le travail des gens autour d’elle et se sent incapable de se mesurer à eux, elle prendra en charge un projet de création de roman afin de prouver à elle-même qu’elle est capable de grande chose.

C’est intéressant comment le film, au début, insiste sur les changements technologiques et la cohabitation de plusieurs technologies à la fois. Le père de la protagoniste est un libraire qui effectue le travail du changement de la carte d’abonnée au code-barre (le premier étant un ressort narratif important, il fait regretter le second), on voit constamment une cohabitation de la piétonnisation, des voitures, des trains et des vélos (sans compter les nombreuses fascinations aériennes d’Hayao Miyazaki qui ponctuent évidemment le film). On voit aussi toujours énormément de mouvement, des déplacements, des lieux de transition pour mettre l’accent sur le voyage et le temps pris pour arriver à une destination car cette dernière n’est jamais présentée seule, il faut toujours un récit pour y arriver. C’est d’ailleurs aussi noté dans les paroles même de la protagoniste qui y voit le début d’une belle histoire.
On met aussi en contraste des parents et une sœur souvent sur le seul ordinateur de la maison qui s’avère très pratique par contraste avec la protagoniste toujours en train d’écrire et de lire des livres papiers.
On joue beaucoup sur les resemblances et coïncidences narratives pour lier des thèmes et des personnages, les complexifier doublement à l’aide d’un seul détail.

Un des éléments importants du film est aussi la mise en récit d’un travail artistique à travers une protagoniste qui fait des hyperfixations et à certainement un syndrome d’imposteur et un peu de pression familiale et scolaire pour son âge. Malgré une certaine liberté qui lui est accordée, le stress du travail créatif et des attentes académiques la dépasse certainement un peu et devra apprendre à réaliser qu’elle a des limites.

L’histoire d’amour est correcte, se développe bien, malgré des clichés initiaux. Elle est aussi inhabituelle dans l’établissement d’une relation à longue distance et des difficultés qui s’annoncent.

Dans l’ensemble, c’est un très beau film tout âge qu’on ne se gêne pas de voir adulte et de présenter à des plus jeunes. On peut tous y trouver quelque chose d’intéressant à y voir et apprendre du film.

Barbe Bleue (1936)

J’ai rarement vu un film d’animation de pâte à modeler aussi violent (mais on ne voit pas de sang donc c’est déjà moins graphique) et aussi divers dans les méthodes de tuer les gens. Je ne comprends pas que ce court-métrage ne soit pas un précurseur du body horreur ou encore de Mortal Kombat d’une manière ou d’une autre. La cruauté est certainement fidèle au conte de Charles Perreault, souligné par la musique et les actions et joue un rôle, à mon sens, important dans la tradition d’horreur dans les contes pour enfants.

Sinon, outre le fait d’être le premier film du genre, je dois noter mon admiration pour:

  • Les effets de couleur. La scène finale (où le soir tombe) est presque un chef d’oeuvre de démonstration de fermer une couleur à la fois avant de plonger le film dans le noir.
  • Les déplacements de caméra qui sont créatifs, intéressants et ajout à la somptuosité de la composition des images.
  • Le jeu des ombres, rares, mais elles sont là, aidé des projecteurs, elles aident non seulement à montrer du mouvement, mais aussi à ajouter des éléments de création visuels intéressants (comme le mot FIN).
  • Les animations de pâte à modeler. On voit le film d’animation pour ça, mais quelle merveille! Pour un premier film, toutes ces compositions, tout ce temps, toutes ces créations, toutes ces difficultés (de créer des ellipses, comme pour le pont levis, la balançoire ou encore le chien qui la regarde), toutes ces actions (des batailles aux mouvements en boule qui montre la composition des personnages aux effets comiques, etc.).
  • La musique, très bien composée, même si le son est vieux, on comprend quand même encore bien les (très simples) paroles.

On a vraiment affaire à non seulement la création du genre d’animation de pâte à modeler, mais qui montre déjà un très large éventail des possibles qui viendront par la suite, si les animations sont parfois un peu secs, on est loin d’un stop motion et la qualité de l’ensemble de l’oeuvre est incroyablement surprenante pour une personne qui a fait presque tout à la main avec sa famille (et de l’aide pour la musique, etc. plus professionnel).

Barbe Bleue mérite une place de choix dans l’histoire du cinéma et elle est amplement méritée.

Crouching Tiger, Hidden Dragon (2000)

Un film que je n’avais jamais encore vu avant aujourd’hui malgré son statut « culte » et dont je suis très surpris de n’avoir jamais été divulgâché (je n’avais aucune idée de quoi le film traiterait outre le fait qu’il y aurait au moins une scène d’arts martiaux). Ça m’a permis de voir un film avec presqu’aucune attente, ni induite socialement, ni à l’aide d’une bande-annonce que je n’ai jamais vu et c’était très plaisant d’avoir cette expérience-là en premier lieu. 

C’était un film plaisant à regarder, les scènes d’arts martiaux étaient effectivement très bien chorégraphiées, élégantes, toutes très distinctes (autant en terme d’environnement, que de rôle dans le scénario ou de démonstration d’habileté). J’ai bien aimé l’aspect un peu plus fantastique de certaines scènes qui permettait de présenter un plus grande légèreté dans les mouvements et les rendre un peu plus incroyable et même les moments un peu exagérés, ne tombaient pas dans un comique de situation qui aurait nuit un peu au ton du film. 

Les différents personnages ont toutes des motivations intéressantes, plusieurs clichés faciles auraient pu être utilisés dans le film, mais on s’en délaisse pour essayer de raconter une histoire un peu plus complexe et proposer un récit un peu plus inattendu. 

J’ai été un peu surpris du flashback vers le milieu du film qui était assez long (bien que nécessaire pour comprendre une des relations amoureuses).

C’est un bon film qui pose des questions intéressantes au niveau du genre, qui parle des contraintes sociales et familiales, mais propose des voies alternatives et assume les conséquences de ses choix et les problèmes qui émergent de ces choix. 

Sinon, j’ai bien aimé les différentes histoires d’amour, toute tragique à leur manière. J’aimais bien aussi les motivations derrière le personnage de Jen Yu, entre immenses talents et sa rebellion de jeunesse, entre classe sociale élevée et amour impossible, etc. Il me semble qu’il y a peu de personnages féminins qui ont sa complexité et sa position assez unique dans ce film.

Undead Murder Farce (2023)

Undead Murder Farce est un anime intéressant qui suit trois protagonistes : Aya, une immortelle détective qui cherche à retrouver son corps, Tsugaru un humain augmenté contre son gré qui combat des démons et Shizuku, la servante et garde d’Aya. Ce trio s’allie pour se rendre en Europe retrouver le corps de l’immortelle et résoudre des énigmes pendant leur quête. L’anime, tiré d’une série de romans, s’amuse avec les codes du genre du détective (tout en s’inscrivant complètement à l’intérieur) notamment en mettant un concours de déduction avec Sherlock Holmes dans le deuxième arc (sur trois) de la série. C’est aussi un anime qui repense les codes de la chasse aux monstres à l’intérieur d’un cadre narratif qui la présente comme une métaphore de la modernisation du Japon ou même du capitalisme.

L’anime est très éclaté et baroque et nous montre des monstres différents et locaux à chaque pays visité. Je suis peu au courant s’il s’agit d’un procédé courant, surtout à cette échelle, la seule autre fois où j’ai noté cet emploi, c’était dans la trilogie Testament de Jeanne A. Debats. Cela permet d’explorer les questions de mythologies respectives, à travers des enjeux de régimes et de grands changements internationaux.

Une des grandes particularité de l’anime est sa présentation et sa filiation avec le rakugo qui est très intéressant, surtout que les mises en scènes de résolution sont présentés comme des « farces ». Il y a un jeu intéressant sur la théâtralité et la performance qui est exploré (le protagoniste ayant travaillé dans un cirque et devant exécuter des actions avec lesquelles il est en désaccord, le lien n’en ai que plus fort).

Il y a aussi souvent des mises en scène cérémoniale (cérémonial autour d’un thé, d’un repas familial, tribune, etc.) pour raconter des récits à différents intervalle. Un jeu sur le genre du détective, sur le théâtre, et un discours méta-narratif et méta-visuel tout à la fois.

Je suis juste très déçu· du traitement de Carmilla qui m’a semblé fruste par rapport à tous les autres personnages et qui pourtant avait un très beau potentiel.

Dommage de ne pas avoir de traduction en français ou en anglais des romans.

Wild Blue Yonder (2023)

Probablement l’épisode le plus terrifiant de l’histoire de Doctor Who à mon avis et entièrement réalise avec seulement deux acteurs (si on exclut la préface et le lien de continuité à la fin) sur des écrans verts. Russell T Davies sait écrire des huis-clos et montre son immense virtuosité narrative dans Wild Blue Yonder

On ne peut pas en dire beaucoup sur l’épisode sans en ruiner une bonne partie malheureusement, mais on reste planter sur sa chaise tout le long et je dois avouer être resté au moins 5-10 bonnes minutes après la fin de l’épisode profondément en admiration par l’écriture et les acteurs et je ne savais pas trop qu’est-ce que je pouvais faire de mon corps après avoir regardé ça. 

Tout était brillamment réalisé: les décors/effets spéciaux, l’horreur, les dialogues, l’intrigue (et même si j’en avais deviné presque le 3/4 (le bruit qui revient doit avoir eu un autre film / émission qui l’a utilisé parce que dès que j’ai entendu les informations sur la porte, j’ai tout de suite sût), c’était d’autant plus terrifiant de le voir se déployer petit à petit.

Une suite spirituelle à Midnight, empreinte de mavité et d’émotions.

C’est aussi bien que ce Docteur soit capable de partager un peu ses émotions pour une fois.

The Giggle (2023)

Je n’ai jamais autant pleuré pour une émission de télévision de Doctor Who de ma vie tellement c’était une belle finale pour ce Docteur.

Russell T Davies se surpasse ici, non pas tant peut-être pour l’histoire avec le Toymaker qui était excellente, à la fois un bel hommage au passé, au présent et à un futur possible, tout en présentant un très bon épisode, avec des risques réels, une vraie tension dramatique, un méchant impeccable et une résolution non-violente pertinente. 

Un épisode qui n’hésite pas non plus à affirmer ses inspirations queer notamment avec la scène de la synchronisation labiale evil. C’était beau et pertinent visuellement en plus d’avoir cette petite touche cruel parfaite pour le méchant. 

C’est aussi, enfin, une attention portée à ce qui commençait à m’énerver un peu avec le Docteur, l’immense remplit sur soi, le refus de partager, de se confier, de prendre le temps et la finale du quatorzième Docteur vient mettre un des plus beaux rubans de l’histoire de la télévision sur cet épisode de sa vie et rendre le Docteur, enfin, vraiment heureux, pour une des rares fois de son existence, après tous ces siècles.

Woo, l’avocate extraordinaire (2022)

Woo, l’avocate extraordinaire est une série qui m’a tout de suite interpellé par sa prémisse assez inhabituelle en télévision : une série qui présente une romance avec une jeune avocate autiste qui adore infodumper sur les baleines avec à chaque épisode un procès qui présente des cas tous différents (avec parfois des épisodes en deux parties). Bien que l’actrice qui joue le personnage neurodivergent de Woo soit alliste et que certaines scènes à un ressort comique pour l’audimat qui est parfois au détriment de Woo, la série aborde quand même l’autisme de manière sensible, réaliste et frontale.

Ce n’est toutefois pas juste la représentation de l’autisme qui fait la force de la série, malgré des moments « PSA » un peu à thèse (malgré leur intérêt notamment lorsqu’on parle de l’histoire du diagnostique d’Asperger originaire de l’imaginaire nazi) et la très magnifique romance qui se développe entre Woo et Lee Joon-ho qui permet d’aborder les problèmes de communications et de l’intolérance sociale. Ce qui fascine aussi dans cette série est comment chaque épisode ou presque tous à un aspect de la société coréenne et effectue une critique nuancée et intéressante des problèmes sociaux. On a tout autant des épisodes sur le traitement médiatique déplorable ou fétichisant des personnes autistes; du harcèlement, de la haine et du cyberharcèlement en ligne; des attentes familiales démesurées sur les enfants qui poussent à la dépression et au suicide, des problèmes éthiques et moraux du métier d’avocat, des workoholics (avec les personnages de Jung Myung-seo et Tae Soo-mi), des attentes sociales sur la beauté et des pressions de recourir à la chirurgie plastique (assez paradoxalement considérant presque tous les acteurs et actrices de l’émission…), etc.

Avec tous ces sujets abordés, on ne délaisse toutefois pas l’écriture procédurale de l’émission ni beaucoup d’attention mis à la romance. On a aussi affaire à des personnages complexes qui travaillent ou vont tenter de travailler sur elleux-mêmes et des difficultés que ça leur cause personnellement et socialement.

Thelma & Louise (1991)

Je comprends bien pourquoi c’est un film féministe et lesbien culte et même si on connait la fin (et c’est probablement la seule chose que je connaissais du film), le voyage (haha) vaut définitivement le détour.

Je trouve assez fou par exemple qu’on avait ce road movie en 1991 et que la production américaine n’a pas pris de note et sort encore des films du genre qui ne lui vont pas à la cheville. En fait, plusieurs de scènes auraient dû réveiller un paquet de metteur en scène pour diriger leurs films autrement depuis (regarde sa montre) maintenant 32 ans…

J’aime bien l’aspect un peu vignette du film, chaque petit « chapitre » est assez distinct, propose une action, un lieu, un événement, une pensée, qui sont souvent toutes liées entre-elles par des personnages, objets, motifs, qui s’enchaînent, oui, chronologiquement, mais saute tellement rapidement dans le temps parfois que ça permet de laisser les personnages évoluer un peu sans avoir à suivre chaque seconde et d’en faire un film qui s’éternise.

La balance entre l’humour, le drame, la tension psychologique, l’enquête, etc. est aussi admirable, on ne s’ennuie pas une seconde et si on devine souvent quelques petits moments (les prolepses dans les dialogues ne sont pas toujours subtiles), la manière dont les personnages réagissent à ces actions éclipsent amplement tout déplaisir d’avoir anticipé le scénario.

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