xkcd est, selon ses propres mots, «A webcomic of romance, sarcasm, math, and language. », c’est-à-dire une bande dessinée en ligne qui s’articule autour de quatre thèmes spécifiques (bien qu’il en traite d’autres constamment) soit : la «romance» qui est un terme vaste qui peut regrouper autant la liaison amoureuse, que l’amour ou le roman, le sarcasme, soit une sorte de raillerie, les mathématiques, ce qui couvre un large éventail de possible et le langage, tout aussi vaste, en plus d’inclure le langage informatique.
Notre vision du webcomic xkcd s’éloigne de cette classification autour de 4 grands thèmes qui sont par ailleurs tellement vastes qu’ils ne disent pas grand chose du contenu. Nous soulignons cependant le mot webcomic qui est le seul terme véritablement affiché, autant au niveau du langage que de sa performativité sur écran. En effet, aucune publication n’est pas illustrée, même s’il ne s’agit que de tableaux qu’il publie traitant d’un sujet ou d’un autre (voir 1205, 1195, 1180 ou encore 1127), il faut toujours qu’il y ait transformation de la base de donnée ou du code en image à l’aide de changement qui implique parfois uniquement transformer du texte en image, mais généralement tracer le tableau manuellement (plutôt qu’à l’aide d’un préformatage) et y inscrire les données de la même manière.
Les thèmes abordés se concentrent aussi beaucoup plus, le sarcasme y est plus ou moins présent et se retrouve surtout sous des formes de nihilisme (1177, 1173), la culture geek et populaire y sont amplement illustrées ainsi que le langage informatique. L’aspect tableau, graphique et organigramme marque aussi plus particulièrement la poétique du webcomic. La réflexion sur le langage, les mots et leur utilisation (l’auteur fera souvent des recherches Google pour obtenir le nombre de résultats d’ensembles de mots pour les comparer) est aussi au cœur du webcomic. En effet, l’auteur définit son propre titre, xkcd, comme «It’s not actually an acronym. It’s just a word with no phonetic pronunciation — a treasured and carefully-guarded point in the space of four-character strings.1
Comment xkcd peut-il constituer une œuvre et de surcroît une œuvre littéraire? D’abord, il y a une volonté de s’inscrire dans un genre, la bande dessinée en ligne, son inscription au moteur de recherche Oh no Robot2 et les références à d’autres webcomics dans le module du bas référencées en bas de chaque BD «Comics I enjoy: Three Word Phrase, Oglaf (nsfw), SMBC,Dinosaur Comics, A Softer World,Buttersafe, […] » pourrait être un équivalent d’exergue car, bien que placé en bas, il est tout de même présent sur toutes les pages consultées. Il constitue aussi une source d’intertextualité possible et de circulation entre les textes.
Le site utilise aussi une interface de navigation, avec des boutons «|<, Prev, Random, Next, >|» qui sont présents sur une grande partie des webcomic. Parmi les autres unités qui délimitent le corpus figurent le bandeau titre (ainsi que les liens à gauche) qui en plus d’imposer le titre et l’uniformité, définit son corpus «A webcomic of romance […]». Il y a aussi une forme de début de l’ouvrage qui peut être accessible par le bouton «|<» si on veut lire toutes les BDs dans leur ordre du publication (on peut aussi accéder à la suivante comme on tournerait une page à l’aide du bouton «Next»). Et finalement, il y a une volonté claire de publication, l’auteur incite fortement au partage de ses BDs «you’re free to copy and share these comics » (à condition de le citer) et, en plus d’avoir publié un livre (nous y reviendrons), ses BDs se retrouvent aussi sur des T-shirts, affiches, macarons commandables via le site. Son œuvre est aussi sous une licence, une forme de copyright, attestant d’une création dont il veut garder l’autorité. Sa volonté de publication ne passe cependant pas par la diffusion sur les réseaux sociaux, aucun bouton ne permet de partager directement vers Facebook ou Twitter et les pages xkcd sur ces réseaux ne semblent pas plus officielle qu’il ne le faut. Un compte Twitter au nom de l’auteur, Randall Munroe (https://twitter.com/xkcd est aussi créé, mais aucun gazouillis n’a été envoyé par l’auteur (si c’est bien lui).
Le numérique conditionne le format/taille de la BD publiée. Ainsi, les BDs ne peuvent se permettre d’être si grande qu’elle dépasse le cadre donné par le module où se tient la BD. Si l’auteur décide de faire une image si grande qu’elle dépasse ce dernier sur le plan de la longueur, il se voit forcé de devoir mettre une miniature, généralement lisible, avec un lien vers l’image plus grande qui dépasse souvent les dimensions d’un écran d’ordinateur (ex : 802, 1071, 1127,…). Sur le plan de la hauteur, il n’y a pas de limite (1133). Les contraintes de taille n’empêche pas l’auteur de varier grandement ses BD de la simple petite image (1195) à une planche à plusieurs cases (68) en passant par une énorme planche tabulaire (1196). Le format n’est cependant pas la seule contrainte puisque l’auteur publie à des intervalles précis, les lundi, mercredi et vendredi, et utilise le format d’image PNG qui est parfait pour les images statiques. Cette contrainte ne l’a pas empêché d’utiliser une fois un format GIF pour une image qui nécessitait une animation (961) brisant ainsi avec la solidité de sa contrainte, mais utilisant les ressources du support pour donner vie à l’illustration, tout en jouant avec ce dernier sur le fait que la souris pourrait vraiment afficher une telle animation dans le chargement de la page. Nous trouvons ce jeu particulièrement littéraire en plus d’être humoristique. Le meilleur exemple de conditionnement de l’œuvre cependant vient de la forme que prendra le projet, en effet, le site internet était au début seulement des numérisations des dessins dans ses cahiers (d’où le quadrillé des premières BDs). Or, de fil en aiguille, le lien s’est retrouvé partagé jusqu’au moment où le site BoingBoing3 dirigea ses lecteurs vers le webcomic. À ce moment «after a frantic midnight call to my friend Derek to get a more robust server set up – I started drawing more strips. After a few lapses, I started on my regular update schedule for good at the start of 2006, and xkcd was born.4» Bref, le réseau a non seulement crée l’œuvre pour le dessinateur, mais a aussi forcé le paramètre des mises à jour.
Des caractéristiques spécifiquement numériques apparaissent aussi, le webcomic n’est pas qu’une bande dessinée mise en ligne (bien qu’aux débuts de xkcd, nous pouvions en douter). Une des premières est l’alt attribute qui apparaît lorsqu’on passe la souris sur l’image qui change à chaque illustration et commente généralement cette dernière (ou ajoute des nouvelles informations). Une autre particularité numérique est la facilité avec laquelle il est possible d’acheter certaines bandes dessinées sous formes d’affiche. En effet, dans l’encadré du haut, il est possible de voir le dernier produit sorti « You can get the Subways comic as a poster!5», mais pour certaines pages, cette phrase n’est pas la même, ainsi 1127 ou encore 1079 ont cette appellation remplacée par « You can get this comic as a poster! ». D’autres images ont aussi une variation de cette phrase qui revoit à son intertexte, c’est le cas de 472 «(Today’s comic is a parody of House of Leaves » ou encore à sa réception (la phrase aura alors été probablement modifiée par la suite), c’est le cas de 739 «At Wikipedia’s request, I release this comic under a CC-BY-SA license.
D’autres caractéristiques numériques sont aussi exploitées par l’auteur. Ainsi, un moteur de recherche est mis à la disposition de l’utilisateur pour retrouver un titre de BD (plutôt que de faire un Ctrl+f dans les archives) ou encore retrouver une image à partir d’une phrase mentionnée dans celle-ci : une transcription en format texte de toutes les paroles est inclue sur les pages Internet et est ainsi retrouvable. Pour un webcomic avec plus de 1200 illustrations, c’est très pratique pour retrouver un gag quelconque. La possibilité de partager l’image gratuitement, à la condition de citer l’auteur, est aussi très pratique pour diffuser ses publications. L’auteur a d’ailleurs fortement réagi à l’annonce d’un projet de loi américain, SOPA, au point de ne pas tenir une illustration ordinaire lors de la journée de protestation sur le web (1005). Dans cette image, il commente son cas de dessinateur qui nécessite un public partageant ses images afin de pouvoir survivre en tant qu’individu. Selon l’auteur, qui pour une rare fois signe de sa véritable signature, Internet joue un rôle primordial dans la diffusion de l’œuvre, c’est d’ailleurs grâce au site BoingBoing que sa visibilité a eu lieu en premier (d’où l’importance du réseau). L’illustration s’inscrit aussi dans un contexte de protestation qui se déroulait purement sur le numérique : des sites comme Wikipédia ont fermé l’accès à leur page une journée durant, nombre de jeux vidéo sur la censure sont parus, certains sites web ont mis un fond d’écran noir avec un hyperlien vers plus d’information sur SOPA,… Bref, xkcd s’inscrit dans un contexte numérique autant par ses hyperliens vers SOPA que dans la forme de protestation typiquement numérique. La taille redimensionnable à l’infini marque aussi le saut entre la planche et le dessin numérique (ou la taille du support n’a pas d’importance).
Une autre appropriation particulière du média numérique fut la «Guest Week» (822–826) où des auteurs de d’autres webcomics ont dessiné à la place de Munroe dans l’esprit de xkcd. En plus d’établir des liens entre les webcomics et de publiciser grandement sa page ainsi (5 auteurs auront fait de la publicité pour lui), ces derniers jouent aussi le jeu de leur poétique, c’est le cas de Zach Weiner qui en place d’imiter les bonhommes allumette de Munroe ajoute un élément de sa propre poétique, c’est-à-dire le clic sur le dessin qui ouvre vers un autre dessin qui se superpose par dessus et commente ce dernier, un peu à la manière d’un alt attribute, mais en dessin. Ces «alt dessinés» sont d’ailleurs là en plus du alt attribute ordinaire.
xkcd utilise aussi les flux RSS pour assurer à ses lecteurs de ne pas manquer une publication, même si elle sont diffusée à espace régulier.
Il a été mentionné souvent maintenant que xkcd est un webcomic, mais s’agit-il d’un genre spécifiquement numérique? La bande dessinée en ligne (ou numérique), semble s’affirmer comme une adaptation de la BD dans le monde numérique. C’est effectivement le cas pour la plupart des BD en ligne avec des cases tracées et un enchaînement linéaire dont la lecture se déroule de gauche à droite et de haut en bas. xkcd ne fait pas exception à plusieurs niveaux. Il semble être fortement inspiré par le genre du strip tout d’abord (les BD publiées dans les journaux sous la forme d’une bande d’une à trois cases généralement comique, ex : Snoopy, Garfield, Dilbert, …) car, la plupart de ses dessins restent des strips, rarement plus de quatre images avec une chute comique. L’auteur dépasse cependant le cadre horizontal du strip et préfère s’étendre sur deux colonnes ou encore le dessiner de manière vertical (pour faciliter la navigation il nous semble). Le cadre horizontal n’est pas le seul à être dépassé, le genre du strip lui-même ne tient pas pour les images extrêmement larges ou pour les gags plus longs. Une BD possède une limitation pour sa taille, xkcd non; si elle veut absolument développer une histoire, elle peut le faire sur plusieurs pages ou renvoyer au jour suivant dans le cas d’un strip de journal (il y a cependant une contrainte de chute à chaque jour). xkcd peut se permettre de passer outre ces restrictions et de tout mettre sur la même page le même jour. Cette permission du numérique conduit cependant à des aberrations à notre avis : certains gags se déroulent sur plusieurs jours, c’est le cas de «The Race» (577–581), «The Secretary» (494–498), «1337» (341–345), etc au lieu d’un seul gros bloc illustré. Ces running-gags suivent le principe de leur contrepartie sur papier, chute à chaque fin (ou rebondissement inattendu).
La qualité du webcomic se tient surtout à cette utilisation d’outils numériques autres que le simple dessin pour la plaisanterie ou la chute, c’est à dire l’alt attribute notamment, mais aussi au potentiel de mettre des images de la taille désirée. Le webcomic permet aussi l’animation, mais l’auteur de xkcd n’exploite pas ce potentiel, à l’exception de 961.
Les images de xkcd sont accessibles sur le site internet éponyme, mais aussi sur le restant du web. En effet, grâce au partage d’image, les gags de xkcd peuvent se retrouver partout, sur les réseaux sociaux, dans des revues imprimés, des diapositives de cours, des affiches, des blogs, … Ces circulations massives permettent non seulement une diffusion importante d’une partie de l’œuvre, mais amènent à poser la question sur les frontières de celle-ci. En effet, le site Internet possède son bandeau titre, un petit cadre contenant les liens importants du site tout en haut de la page. Cela permet de reconnaître le site, et tient lieu de paratexte (à l’exception de l’inscription dans le bandeau titre de la dernière publication qui peut changer en fonction de l’œuvre comme nous l’avons déjà mentionné). Puis dans le cadre central, délimité par un carré aux formes arrondies, encore du paratexte éditorial, la première chose qui apparaît est le titre de l’image, généralement constitué d’un seul mot. Nos recherches non pas conclue à la présence d’un dialogue entre le titre et l’image, nous avons donc tendance à l’exclure de l’image en question. D’ailleurs, lors de sa circulation en ligne, le titre n’apparaît jamais, non plus qu’un élément important de l’œuvre, c’est-à-dire l’alt-attribute. C’est seulement après le titre et les boutons de navigation qu’apparaît l’image (qui pourra se retrouver en circulation) juste avant de clore par une reprise des boutons de navigation, les liens permanents, c’est-à-dire comment citer l’œuvre ou encore un marque-page numérique pour retrouver plus facilement l’image. Juste après le «signet», le cadre se clôt et laisse place à un autre cadre qui contient des liens qui plaisent à l’auteur, ses illustrations favorites (qui a une époque étaient accessible en un clic, là, on ne devine que l’image) puis l’équivalent d’une page de copyright, mais sous la forme d’attribution de Creative Commons. L’espace délimitable de l’œuvre semble donc être clair. Cependant, l’auteur a, à quelque reprise, joué avec ce dernier. Ainsi, 739 joue avec l’attribution de la Creative Commons. Les jeux entre l’espace littéraire et non-littéraire ne sont cependant pas très fructifiant à l’intérieur du site, la mise en circulation de l’œuvre l’est beaucoup plus. En effet, des images mises sur xkcd se moquant de Wikipédia causent parfois des guerres d’éditions sur ce même site. Un gag, 739, obtient même, selon la page Wikipédia de xkcd, une attention journalistique : «A facsimile of a made-up Wikipedia entry for « malamanteau » (a stunt word created by Munroe to poke fun at Wikipedia’s writing style) provoked a controversy within Wikipedia that was picked up by various media. 6» Bref, l’art influence l’encyclopédie, qui elle-même référence l’image (en l’affichant à côté) et sa réception. La circulation en ligne aussi décontextualise l’image et joue sur la frontière. Ainsi, un statut Facebook de l’image amène l’œuvre ailleurs et peut donner une interprétation différente de l’image. Son partage par une nouvelle personne change aussi sensiblement le message, plutôt que de mettre l’accent sur l’œuvre directement, le statut insiste d’abord sur le fait qu’il est partagé, le lien hypertexte n’est d’ailleurs pas non plus au même endroit par rapport à l’image. Bref, en plus d’une décontextualisation, de la perte du titre et de l’alt attribute, l’image change de cadre paratextuel. L’œuvre est réduite à sa simple image plutôt qu’à un site, l’aspect humoristique peut ainsi se perdre, ou encore l’aspect sarcastique. Le pont entre le littéraire et le non-littéraire sur le site permet une interprétation particulière de l’œuvre, dans une perspective donnée par l’auteur. À l’extérieur, cette perspective devient celle de celui qui partage l’image.
Plusieurs réflexions méta-littéraire s’effectuent au sein de xkcd : une image réfléchit sur la signification de l’acronyme de manière sarcastique, tout en n’y répondant jamais (207), une série de 5 comics illustrent aussi une réflexion sur les délais de publication, mais aussi sur les contraintes de la réalité qui peuvent affecter l’œuvre (819–823) puisque la mention que sa famille est malade et qu’il ne fait que publier des brouillons se situe à l’intérieur de l’image. Il est impossible de l’extraire de l’image autrement. La seule, cependant, qui effectue un discours méta-littéraire sur le numérique que nous avons pu trouver reste le cas de 1005 (SOPA), mais, nous pourrions ajouter, à la limite, tous les comics qui traitent de langage informatique et de la difficulté de programmer. Nous pouvons aussi ajouter 961 dans les discours sur le numérique, mais peu sur son inscription.
Finalement, xkcd peut-il «migrer»? La réponse est évidemment oui, mais pas sans pertes importantes. Parmi les premières migrations qu’elle a subit fut l’animation de ses comics (disponibles sur YouTube7) par d’autres personne que Munroe qui reprennent les images et les animent, brisant ainsi les ellipses entre les cases. Les images migrent tout aussi bien sur les réseaux sociaux que sur les blogs, ou encore sur des affiches (vendues sur le site Internet). La migration la plus intéressante reste celle en livre papier : xkcd volume 0. Cette migration comporte ses problèmes, en effet, les images sont agrandies ou rétrécies pour pouvoir prendre toute la page et ainsi éviter les espaces blancs, d’autres fois, plusieurs images sont disposées par page. Il n’y a aucun titre pour les œuvres, la partager sur Internet est ainsi rendue difficile voir impossible. La mention de Creative Commons reste là et est plaisamment abordé : «This is not a copyright page. This is a Creative Commons page» ce qui permet ainsi à l’auteur de jouer sur le paratexte, et du livre, et du site Internet. La numérotation des pages se fait en skew binary8 ce qui rend le renvoi au page complexe (la dernière page, p.110, est numérotée comme page 111001). L’alt attribute se transforme en une phrase insérée soit sous la BD, soit entre les cases. Bref, il s’agit plus d’une mutation qu’une migration puisque l’œuvre est dénaturée.
Notes
1 http://xkcd.com/about/, [consulté le 2 mai 2013]
4 Introduction de xkcd volume 0.
5 [en date du 4 mai 2013]
6 http://en.wikipedia.org/wiki/xkcd , [consulté le 4 mai 2013]
7 Plusieurs exemples sous les recherches de «Every major’s terrible», «xkcd loves the discovery channel» ou simplement xkcd
8 Nous avons demandé à tous nos amis mathématiciens et physiciens, fait des recherches importantes, mais aucune traduction ne nous est venue. Pour plus d’information sur le phénomène, voir cette page : http://blog.garritys.org/2009/11/skew-binary.html [consultée le 2 mai 2013]
Ce billet est issu d’un travail présenté dans le cours FRA3500 Littérature, culture, médias donné par Marcello Vitali Rosati à l’Université de Montréal le 6 avril 2013.