Répartition femmes/hommes des prix littéraires francophones au Québec

Avant-propos

Ce travail de recherche et d’analyse a été effectué sans financement et sur une base volontaire (dans mes temps libres). Ce billet sur les prix littéraires québécois francophone est mon idée (bref, pas une commande, ni une suggestion de quelqu’un·e) qui fut très fortement influencée par les autres recherches et travaux sur la répartition femmes/hommes de d’autres prix littéraires souvent plus ponctuels (Goncourt, Fémina, etc. bref, les « gros » prix) que généralisés.

Cette recension n’est évidemment qu’une pierre que j’amène dans la réflexion menée par (presqu’exclusivement) des femmes sur la pertinence d’une parité culturelle. Il y a une nécessité de voir les femmes autant représentées que les hommes dans les critiques de livres (voir les travaux de recension du CWILA [en français: Femmes canadiennes dans les arts littéraires (FCAL)]) que dans les prix littéraires.

Sans vouloir abuser de modestie, ce travail est encore à ses débuts : j’ai bien l’intention de mettre à jour ce dernier annuellement en plus d’agrandir l’étendue de la recherche à plusieurs critères d’analyse que j’ai dû mettre de côté (langue, prix défunts, inclure les nominations, des prix écartés, etc.; j’y reviens dans la méthodologie) afin de multiplier les angles d’approche et la pertinence de cette recherche.

Je prends toujours les critiques et suggestions avec un grand intérêt et reconnais que ce travail est encore loin d’être parfait et exhaustif.

Comme toujours, les bases de données que j’ai montées pour effectuer cette recherche sont disponibles pour consultation, vérification, diffusion, reproduction et pour d’autres recherches si vous voulez (mais merci de me citer comme auteur·).

Méthodologie

J’ai tenté de couvrir tous les prix littéraires québécois francophones encore octroyés en 2017 même si le dernier octroi date de 2015 ou 2016 (c’est le cas des prix bisannuels par exemple). De ces prix, j’ai écarté tous les prix ayant débuté après 2015 (qui permet d’ôter plusieurs prix n’ayant pas un échantillon assez représentatif, je reconnais cependant l’arbitraire de cette décision, mais d’un autre côté, toutes les autres durées l’auraient aussi été y compris inclure les prix ayant uniquement été décernés en 2017). Plusieurs de ces prix sont cependant référencés dans les bases de données, mais pas conservés pour l’analyse finale.

J’ai essayé de couvrir les nominations pour le maximum de prix possible, mais j’ai dû abandonner ce critère d’analyse pour plusieurs raisons : la difficulté de les retracer, l’absence souvent de ceux-ci sur des plateformes de recherche facilement accessibles, le temps mis à rechercher leurs auteur·es devenaient beaucoup trop important (surtout lorsque les nominations dépassaient 10 personnes). Je considère qu’un travail ne doit pas être fait s’il ne peut être complet, j’ai préféré abandonner ce critère d’analyse plutôt que de me concentrer sur une échantillonnage complètement arbitraire (et donc sujet à la critique). Plusieurs nominations de prix sont cependant référencées dans les bases de données, mais pas conservées pour l’analyse finale.

J’ai aussi exclu plusieurs catégorie de prix pour différentes raisons :

Les prix anglophones québécois ont été écartés, cette année, pour des raisons liées à la difficulté de les isoler des prix anglophones canadiens et de la difficulté à en retrouver un nombre suffisant. Il n’est pas exclus que je les ajoute dans une prochaine mise à jour dans une catégorie à part. Plusieurs sont cependant référencés dans les bases de données, mais pas conservés pour l’analyse finale.

Les prix littéraires attribués par région/ville ont été exclus dû à des difficultés à les retrouver pour la plupart et une certaine importance que j’accorderais à les regrouper et effectuer une analyse semi-indépendantes des autres prix littéraires. J’émets l’hypothèse que l’octroi de prix en région ou dans une ville particulière dépendra fortement du type de jury sélectionné (autant au niveau du genre qu’au niveau professionnel des membres du jury), mais je n’avais pas accès à ces données pour le moment et j’ai préféré les exclure pour le moment. Il n’est pas exclus que je les ajoute dans une prochaine mise à jour dans une catégorie à part. Plusieurs sont cependant référencés dans les bases de données, mais pas conservés pour l’analyse finale.

De la même manière, j’ai exclu les rares prix littéraires décernés uniquement à l’intérieur d’un corps de métier (ex : enseignants) pour des raisons de disproportionnalité femmes/hommes à l’intérieur du métier qui peuvent fortement influencer le restant des données. Il n’est pas exclus que je les ajoute dans une prochaine mise à jour dans une catégorie à part. Plusieurs sont cependant référencés dans les bases de données, mais pas conservés pour l’analyse finale.

Les prix littéraires francophones hors-Québec ou canadiens sont exclus tout simplement parce qu’ils dépassaient la limite géographique de cette recherche. Il n’est pas exclus que je les ajoute dans une prochaine mise à jour dans une catégorie à part. Plusieurs sont cependant référencés dans les bases de données, mais pas conservés pour l’analyse finale.

J’aurais beaucoup aimé ajouter une catégorie d’analyse en fonction des membres du jury (genre, métier, etc.), mais j’ai dû repousser cet angle d’analyse à une prochaine année par manque d’information ou de la difficulté d’obtention.

Tous les gains et nominations des prix littéraires ont été doublement vérifiés, lorsque possible, à l’aide de la base de données de la BANQ recensant un important nombre de prix littéraire au Québec et du site Internet du prix littéraire recensé. J’ai tout de même inclus les prix littéraires non référencés à la BANQ ou sur un site Internet. Si un conflit existait entre les informations de la BANQ et du site Internet (et elles étaient nombreuses), j’ai cherché dans les journaux et les communiqués de presse pour départager. Si l’information n’était toujours pas disponible, j’ai privilégié l’information contenu sur le site Internet du prix.

Finalement, j’ai regroupé les résultats de la répartition des genres en trois colonnes : Femmes, Hommes et Collectif (je n’ai pas trouvé de personnes non-binaires ou de genre fluide dans les résultats). Lorsqu’il était absolument impossible de déterminer le genre de la personne sur Internet, j’ai simplement exclus des bases de données ce résultat (c’est arrivé une seule fois avec un pseudonyme). Lorsque plusieurs prix sont attribués ou ex-æquo, j’ai mis le nombre de femmes et d’hommes récompensés dans les catégories (c’est pour cela que plusieurs prix dépassent le nombre moyen qu’on pourrait attendre d’eux). Pareillement pour les ouvrages de trois auteur·es et moins. Les ouvrages ou collectifs de quatre auteur·es et plus ont été mis dans les collectifs puisqu’ils influençaient beaucoup trop le restant des données. Contrairement à mon habitude, je n’ai pas distingués les collectifs de femmes des collectifs d’hommes et des collectifs mixtes puisque trop peu significatifs dans cette recherche.

Hypothèses de recherche

Avant d’effectuer cette recherche, j’avais plusieurs hypothèses concernant la répartition de l’octroi des prix; hypothèses qui ont constituées mes catégories d’analyses pour les résultats. Mon hypothèse est que le genre de l’auteur·e, le genre littéraire et l’anonymité ou non de l’œuvre vont influencer sur l’octroi des prix littéraires, mais pas son année de remise. Plusieurs sous-catégories d’hypothèses ont aussi été émises avant la recherche :

La première étant bien évidemment que généralement les hommes obtiendraient la majorité des prix littéraires.

La deuxième était que l’octroi de prix littéraire basé sur un travail anonyme avantagerait massivement les femmes.

La troisième étant que la répartition F/H des nominations influenceraient grandement le choix de la personne récipiendaire du prix, je n’ai pas pu vérifier cette information cette année faute de données suffisantes cette année.

La quatrième est que seul un jury mixte octroyait de manière plutôt paritaire des prix littéraires, je n’ai pas pu vérifier cette information cette année faute de données suffisantes cette année.

La cinquième était que le genre littéraire influencerait fortement qui le gagnerait. Mon hypothèse était que la poésie, la fiction, la SFF (science-fiction et fantasy), la BD, l’essai et l’ensemble de l’œuvre serait majoritairement dominé par les hommes tandis que les livres jeunesses le seraient par les femmes. Je n’avais pas d’opinion sur le théâtre, la nouvelle, la traduction ou le polar/policier

La dernière était qu’on ne verrait pas un progrès significatif dans la répartition des prix selon la date de fondation du prix (bref, que la « société » aurait « évoluée » depuis 1950 et qu’elle aurait plus tendance maintenant à favoriser les femmes).

Les résultats

Avant l’exclusion des différents prix rejetés (limitation géographique, années de départ, langue, etc.), ce que j’appelle la compilation brute, j’ai comptabilisé 96 prix littéraire de 50 organisations différentes. De ce nombre, seuls 82 prix littéraires ont été retenus sur les bases exposées dans la méthodologie. Au cas où on croirait que ces facteurs influencent drastiquement le résultat des données, j’ai tout de même effectué le simple calculs de voir la répartition de l’attribution des prix et j’ai obtenu 619 femmes, 1024 hommes et 12 collectifs (soit 37,7% de femmes, 61,9% d’hommes et 0,7% de collectifs).

Après l’exclusion des différents prix, les données nettes, j’obtiens 586 femmes, 965 hommes et 12 collectifs (soit 37,5% de femmes, 61,7% d’hommes et 0,8% de collectif) soit des résultats suffisamment similaires pour ne pas qu’on pense que j’ai falsifié à escient mes données. À partir d’ici, je ne ferais plus jamais références aux données brutes, mais uniquement aux données nettes.

Le résultat des données nettes semblent assez déprimant considérant que 52% de la population québécoise est constituée de femmes. Nous pourrions poser la question de connaître la répartition F/H des publications avant de poursuivre, mais de tels chiffres ne sont pas comptabilisés au Québec (qu’attendons-nous?); le seul pays où j’ai pu trouver une telle statistique est l’Australie où le 2/3 des publications sont faites par des femmes (bref, beaucoup plus que le ratio dans la population et si un tel ratio était similaire au Québec, rien ne nous empêche de le penser, les résultats concernant la répartition des prix est encore plus dramatique).

Cette réalité m’a aussi amené à poser la question suivante : qu’est-ce qui est considéré comme réellement paritaire (ou encore égalitaire) considérant que s’il y a avait une répartition 50/50 des prix littéraires, nous serions encore éloigné de la réalité de la représentation des femmes dans la population ou la publication? Faudrait-il créer des catégories de prix non-mixtes pour les femmes ET pour les hommes pour chaque afin d’être sûr de vraiment pouvoir bien illustrer le portrait littéraire? J’avoue ne pas avoir de réponses satisfaisantes à ces questions, doubler le nombre de prix n’aidera pas vraiment personne en ce sens que les bourses et le mérite serait probablement divisé en deux (sans compter qu’un des effets pervers de cette mesure pourrait être de n’accorder d’importance qu’aux résultats des hommes, en témoignent les championnats de sport) et exclurait de facto les personnes non-binaires.

Peut-être que favoriser une meilleure parité dans les nominations pourraient être une piste de départ, je prends par exemple les Prix des librairies, catégorie Romans où à sept reprises depuis 1995, que des hommes ont été nominés, mais jamais 5 femmes ne l’ont été; ce qui devrait apparaître comme douteux. En tout, on compte 63 hommes (54,8%) et 52 femmes (45,2%) pour les finalistes au Québec et 83 hommes (72,2%) et 32 femmes (27,8%) pour les finalistes hors Québec. Cela ne semble pas avoir une incidence directe sur les prix (66,7% des prix ont été décernés à des hommes au Québec et à l’étranger, bref, au Québec, la différence avantage les hommes de 11,9%, à l’étranger elle le défavorise de 5,5%, les prix littéraires jeunesses ne semblent pas montrer une incidence direct de la sélection sur la probabilité de gain). Bref, une telle mesure ne donnerait peut-être même pas de résultats concrets, bien qu’une recension comparative plus grande sera nécessaire pour vraiment obtenir une plus grande certitude quant à l’effet des nominations. Au mieux, les nominations devraient tout de même réussir à montrer qu’il n’y a pas une hégémonie masculine dans ce qui est considéré comme les meilleurs livres de l’année.

À la question de savoir ce qui est serait acceptable, j’avoue ne pas avoir de réponse. Mon idée de ce qui est paritaire est différente de celle d’une autre personne. Nous pourrions argument que 50/50 est l’idéal, qu’un écart statistique de 5% avec la moyenne est acceptable, mais d’autres pourraient aussi mentionner que seul le ratio 52/48 (si ce n’est pas le ratio de la population, prendre le ratio inconnu de l’édition serait tout aussi intéressant) est idéal comme d’autres pourraient très bien trouver un écart de 10% parfaitement acceptable ou encore refuser de se prononcer tant qu’on n’a pas le ratio de publication initial. Le ratio lui-même serait sujet à ce genre de question, mais le problème ne viendrait alors plus des prix, mais des éditeurs; peut-être le tort est-il partagé, mais encore une fois, le seul pays pour lequel nous avons retrouvé une statistique favorisait la publication des femmes. C’est pour cela que je présenterais des chiffres sans nécessairement juger de ce qui est acceptable ou non (quand il n’y a pas ou très peu de femmes, je ne me gênerais pas cependant).

Répartition du déséquilibre des prix

Maintenant que nous savons que seuls 37,5% des prix sont attribués aux femmes, il faut jeter un coup d’œil sur la répartition des prix. Certaines catégories sont-elles favorisées plutôt que d’autres? Comment les prix sont-ils distribués? Est-ce que certains prix privilégient uniquement des hommes et c’est uniquement eux qui débalancent les statistiques des autres prix?

Une analyse ordonnée par pourcentage nous renseigne bien sur cette répartition. On observe tout de suite que six prix littéraires n’ont jamais octroyés de prix à des femmes (dont les dates de début peuvent certes être récentes (c’est entre autre pour ça que j’ai exclu les prix ayant débuté les deux dernières années), mais des fois, c’est plus aberrant : 2014 (x2), 2013, 2012, 2011 & 1999 (pour le prix Bédélys Monde). D’autres prix plus vieux sortent du zéro absolu en ayant octroyé un seul prix à des femmes, c’est le cas du Bédélys Québec (1999), Bédélys Indépendant (2008; ce dernier a aussi un collectif), Prix Michel-Tremblay (2009), Prix Bédéis Causa – Prix Albert-Chartier (2013; ce dernier a cependant aussi un collectif) et le Prix Bédéis Causa – Grand prix de la ville de Québec (2013).

Une autre chose qui se dégage est aussi qu’outre les 5 prix ayant exactement 50% de femmes, 22 prix ont plus de femmes récipiendaires du prix et 55 prix ont plus d’hommes. Bref, nous pouvons écarter rapidement la théorie que seuls quelques prix dé-balancent fortement la répartition. Si on voulait vraiment jouer à ce jeu et que nous ôtions les 5 prix sans femmes; le pourcentage ne monterait qu’à 38,6% (de 37,5% précédemment calculé), un gain de 1,1% seulement.

Ainsi qu’on l’observe seuls 37 prix littéraires (sur 82) ont 40% et plus de femmes; bref, 45 (ou 54,9%) prix littéraires ont MOINS de 40% de femmes récipiendaires; ce n’est donc pas une poignée de prix qui ont des problèmes, mais bien la majorité.

Répartition du déséquilibre des prix par date

Un argument peut être soulevé quant au fait que les plus vieux prix pourraient influencer fortement la répartition F/H puisque « la société québécoise a évolué depuis les années ’60 et que nous sommes maintenant une société plus égalitaire ». Voici donc le même exercice, mais avec les prix, par date de fondation, séparés par décennie (à coup de 20 ans) :

Les 4 prix de 1946 à 1959 : 62F 151H 0C (29,11%)
Les 6 prix de 1960 à 1979 : 89F 146H 0C (37,87%)
Les 30 prix de 1980 à 1999 : 310F 446H 3C (40,84%)
Les 42 prix de 2000 à 2014 : 125F 222H 9C (35,11%)

[et pour le petit exercice, parce qu’on va me le reprocher :

de 2000-2013 : 35,8%
de 2000-2012 : 36,2%
de 2000-2011 : 36,8%
de 2000-2010 : 37,1%
de 2000-2009 : 36,5%
de 2000-2008 : 37,4%
etc.

Donc toujours en bas des prix de 1960 à 1979 & des prix de 1980 à 1999 même si on exclut plusieurs années de 2000]

Bref, malgré une évolution apparente, les prix ayant débuté en 2000 ont une répartition statistique inférieure aux décennie de 1960 à 1999 ce qui ne nous permet pas de conclure à une amélioration.

Je jette aussi un coup d’œil rapide aux 4 prix de 1940 à 1959 puisqu’ils illustrent plutôt bien qu’il n’y a pas d’ « évolution » dans leur attribution individuel, mais peut-être un peu au niveau collectif.

Médaille de l’Académie des lettres du Québec :
1946 à 1959 : 2F 2H (50%)
1960 à 1979 : 1F 4H (20%)
1980 à 1999 : 5F 11H (31,3%)
2000 à 2016 : 2F 12H (14,2%)

Prix Champlain du Conseil de la vie française en Amérique et du Salon international du livre de Québec – Prix Champlain :
1957 à 1959 : 0F 2H (0%)
1960 à 1979 : 3F 19H (13,6%)
1980 à 1999 : 4F 16H (20%)
2000 à 2016 : 5F 7H (41,7%)

Prix de la gouvernance générale – Romans et nouvelles de langue française :
1959 : 0F 1H (0%)
1960 à 1979 : 8F 11H (42,1%)
1980 à 1999 : 8F 12H (40%)
2000 à 2016 : 13F 4H (76%)

Prix de la gouvernance générale – Études et essais de langue française :
1959 : 0F 1H (0%)
1960 à 1979 : 2F 19H (9,5%)
1980 à 1999 : 5F 15H (25%)
2000 à 2016 : 4F 13H (23,5%)

Bref, malgré une évolution presque marquée pour les prix Champlain et des Romans et nouvelles (gouvernance générale), les deux autres prix ne permettent pas de démontrer une «évolution» dans l’attribution des prix. Seul une fois additionnés, les résultats semblent marquer une certaine amélioration.

1946 à 1959 : 2F 6H (25%)
1960 à 1979 : 14F 53H (20,9%)
1980 à 1999 : 22F 54H (28,9%)
2000 à 2016 : 24F 36H (40%)

Je pense effectuer un travail analytique plus détaillé de tous les prix par décennie (ou pourquoi pas par année un jour?) l’année prochaine pour pouvoir définitivement conclure à une amélioration ou non dans les prix littéraires (plutôt que de se pencher sur un mini échantillon dont la moitié amène à penser que oui, l’autre non bien que l’ensemble un peu, oui), mais encore une fois, ce travail demande du temps que je n’ai malheureusement pas eu cette année.

Bref, malgré des progrès certains, quoi qu’encore très fragile, pour les droits des femmes dans la société; ceux-ci ne semblent pas s’être particulièrement bien transposés dans une meilleure répartition de l’attribution de prix littéraire.

Répartition du déséquilibre des prix par genre littéraire

Je mentirais si je disais qu’en compilant les prix je n’avais pas déjà remarqué d’important écart dans la répartition des prix en fonction du genre littéraire. J’y reviendrais, mais quand j’ai commencé à rentrer le prix Bédélys (BD) dans mes bases de données, je suis tombé sur le cul pour ainsi dire. Heureusement, son «  »concurrent » » au Québec, le Bédéis Causa fait meilleure figure, mais malheureusement, certains genres semblent définitivement privilégier un entre-hommes. En ordre alphabétique de genre donc :

BDs

Définitivement la pire catégorie en ce qui à trait à la répartition. D’un autre côté, seuls deux organismes offrent ces prix et je crois nécessaire ici, exceptionnellement, de les séparer.

Les prix Bédéis Causa, très récents, pourrait faire beaucoup beaucoup mieux au niveau de certains prix (Maurice-Petitdidier, traduction et le grand prix de la ville de Québec), mais au moins deux de ses prix n’excluent pas complètement les femmes et pourraient même être considérés dans un zone paritaire idéale (un prix est 50-50, l’autre une différence d’un homme fait pencher la balance)!

Le prix Bédélys, beaucoup plus vieux celui-ci, semblent être à la rame. À part les prix spéciaux du jury et les prix jeunesses (qui semblent privilégier traditionnellement les femmes, j’y reviendrais), deux prix ne récompensent qu’une seule femme et un prix aucune (depuis 1999!!!). De tels chiffres devraient vraiment tirer une sonnette d’alarme.

Pour conclure rapidement, seuls deux prix BDs semblent dans la zone paritaire tandis que le reste m’apparaît complètement aberrant. C’est probablement une des illustrations les plus flagrantes des inégalités dans le monde littéraire. Les problème du prix Angoulême peuvent sembler un problème européen, mais il est bel et bien présent aussi au Québec.

Ensemble de l’œuvre

Je vais mentionner tout de suite être un peu malaisé par les genres littéraires ayant très peu de prix puisque je pense que les résultats peuvent être statistiquement peu significatifs (un seul prix pouvant fortement influencer les résultats), mais je les mets tous de même puisqu’ils restent parlant.

Ainsi qu’on peut le voir, à l’exception du prix du Metropolis bleu, l’ensemble de l’œuvre ne semble pas être si souvent décernés aux femmes (une auteure sur quatre) confortant cette idée du grand auteur masculin.

Essai

Malgré la grande admiration que je porte à Michel Biron, je n’ai pu m’empêcher d’être surpris par ses paroles sur les essais des femmes dans La Presse où il affirmait « Il y a moins de femmes qui ont écrit des essais, […] -Et pourquoi pas des essais féministes ? Il y en a quelques-uns. -Oui, c’est vrai, répond le professeur. Mais j’estime que c’est un sous-corpus en soi. ». Je travaille dans une librairie féministe et je dois avouer qu’effectivement, les femmes semblent un peu moins présentes dans les essais généraux lorsque les diffuseurs viennent nous parler des nouveautés, mais leur production est tout de même présente. Reléguer les essais féministes à un sous-corpus peut être intéressant au niveau de l’analyse, mais je suis persuadé· que le Deuxième Sexe est aussi important pour l’histoire littéraire, académique et sociale que l’Histoire de la sexualité de Foucault ou L’Être et le Néant de Sartre. Les essais féministes sont légion(ne)s et exclure (sciemment ou non) ceux-ci des essais, c’est aussi exclure l’importance des Beauvoir, Butler, d’Eaubonne, Despentes, Dumont, Friedan, Groulx, Haraway, hooks, Wittig, etc. de l’histoire.

Cette absence, toute relative soit-elle (j’attends toujours des statistiques de publication), ne se traduit pas non plus par une absence totale non plus (bien que d’immense progrès sont encore nécessaires). Je n’ai croisé peut-être que quelques essais rattachés de plus ou moins loin au féminisme récompensés dans ces prix littéraires (ce qui pose deux autres questions : y a-t-il un processus de non-considération de ces essais? et à quand un prix littéraire pour les essais féministes?).

Je ne crois pas avoir beaucoup à rajouter quant au fait que l’absence des femmes se fait tout de même remarquer. Malgré effectivement les Monique LaRue et Régine Robin qui se démarquent souvent dans les corpus universitaires et prix littéraires, la place n’est toujours pas libre quant à la reconnaissance des femmes pour le genre de l’essai.

FictionFiction

C’est peut-être un des genres les moins stéréotypés au niveau du genre dans l’imaginaire, l’abondante production aide probablement à brouiller les frontières et faciliter cette pensée. Dans la réalité cependant, seuls 38,3% des prix seront remis à des femmes. Au moins, les prix individuels semblent très libres dans ces attributions avec 6 prix sur 14 (42,9%) ayant au moins 50% de femmes malgré 7 prix (50%) ayant moins de 40% de femmes parmi ses gagnant·es.

Ce genre de prix semble ainsi être une belle fenêtre de l’ensemble des prix littéraires et peut-être qu’un de nos meilleurs indicateurs est justement d’observer scrupuleusement qui gagne ces prix si prestigieux à l’étranger (Goncourt, Médicis, Fémina, etc.) comme au Québec. Je n’exclue pas, l’année prochaine, d’approfondir cette hypothèse pour voir à quel point les prix de fiction sont représentatifs de l’ensemble des prix (en fonction notamment de l’année de publication).

Jeunesse

Mon hypothèse initiale était que les prix littéraires jeunesse favoriserait les femmes, ce qui n’est pas exactement le cas et la répartition semble être très proche de la parité. 8 des 17 prix ont au moins 50% de femmes récipiendaires et dans les neufs autres, on compte 3 prix qui ont des collectifs qui dé-balancent cette statistique (on peut donc assumer qu’un peu plus de la moitié compte au moins 50% de femmes ce qui n’est pas si mal).

Une analyse rapide plus poussée sur l’âge du public visé ne permet pas non plus de distinguer vraiment une période d’âge plus prononcée qui favoriserait ou non les femmes bien que plus l’âge du destinataire est élevé, plus il « semble » favoriser les hommes, mais ce calcul reste assez difficile à bien cibler et il me faudrait vraiment évaluer les tranches d’âge de tous les livres un par un pour conclure définitivement à quoi que ce soit. Ce projet est une recherche en soit et j’encourage fortement les intéressé·es à analyser cette question plus en profondeur (je sais que je ne pourrais jamais faire ce travail à fond dans le cadre d’un billet plus général puisque ça demande son analyse complète séparée).

Bref, le genre littéraire pour la jeunesse est plus égalitaire bien que je me pose toujours la question, comme pour les autres genres, de la proportion de livres jeunesse écrits par les femmes à la base (serait-ce vraiment 50-50 ou les femmes écrivent-elles plus de livres jeunesses dû à leur attribution de rôle social de mère? Est-ce que cette proportion change avec l’âge cible?).

NouvelleNouvelles

La nouvelle est probablement le genre qui m’a le plus favorablement surpris avec une certaine prédominance des femmes (toute relative soit-elle; nous n’atteignons jamais les niveaux d’attribution de prix à des hommes dans d’autres genres littéraires; de même, bien que tous les prix sauf un ont au moins 50% de femmes, le seul prix qui ne l’est pas possède un pourcentage d’attribution aux hommes plus élevés (70,6%) que tous les autres prix l’ont pour des femmes) dans leur attribution.

Cela semble être une belle répartition des prix littéraire.

Ouvrage illustré

On le mentionne, mais un seul prix ne permet pas de conclure à quoi que ce soit (sauf sur le prix lui-même). On apprécie cependant les résultats de ce dernier.

Poésie

Une autre surprise de ma part, il y a beaucoup plus de femmes récompensées que je ne le pensais initialement, 4 prix sur 10 ont même 50% et plus de femmes! Il y a cependant une nuance importante sur laquelle je reviendrais dans ma prochaine catégorie d’analyse : si 3 de ces 4 prix sont décernés à des textes soumis anonymement, le reste n’augure pas aussi positivement. Si on excluait ces prix, seul 1 prix sur 7 aurait plus de 40% de femmes (tout le reste est sous cette barre).

Bref, il s’agit d’un genre littéraire qui mérite vraiment d’être observé à travers une autre lentille que sa simple répartition pour vraiment voir émerger des tendances.

Polar/Policier/Thriller

Un genre qui compte pourtant dans son ADN et sa reconnaissance sociale d’importantes contributions de femmes (d’Agatha Christie à Chrystine Brouillet au Québec), mais qui ne se traduit pas en terme de prix littéraire, mais uniquement en vente (le prix Tenebris – meilleur vendeur se distingue). Les deux prix fondés en 2002 et 2005 n’ont décernée des prix qu’à trois femmes et un nouveau en 2012 n’a pas encore décerné de prix à une femme malgré 5 hommes récipiendaires.

Une immense déception, les organismes qui octroient ces prix devraient commencer à y réfléchir sérieusement.

Promotion

On le mentionne, mais un seul prix ne permet pas de conclure à quoi que ce soit (sauf sur le prix lui-même). La durée reste relativement courte, mais semble quand même plutôt favoriser les hommes (le collectif est celui de la librairie D&Q qui est quand même très féministe, donc c’est assez cool de ce côté!). On reste toujours dans cet univers BD très masculin.

Science-fiction & Fantasy

Une des bien belles surprises considérant la perception du genre par la société comme étant très masculine malgré d’importantes contributions et influence des femmes dans ces genres littéraires. De plus, le seul prix qui fait drastiquement baisser la moyenne est un prix dont les soumissions sont anonymes.

Peut-être le prix Solaris devrait faire des efforts supplémentaires pour cibler les femmes dans leur promotion du prix? Je sais qu’ils compilent des statistiques en fonction du genre des envois et que les hommes dominent largement ce nombre d’envoi (ce qui se reflète dans l’attribution des prix), il est possible que les efforts soient déjà très présent (tant mieux!!), mais il faudrait aussi repenser en fonction des résultats que les efforts déployés ne sont pas les bons. Je ne connais cependant pas du tout les personnes derrière le prix Solaris et aimerait beaucoup ne pas présumer à tort des efforts mis.

Théâtre

Pour un auteur qui a accordé une importance primordiale aux femmes dans son œuvre, le prix Michel Tremblay ne semble pas refléter cette réalité. Les autres prix de théâtre ne semble pas non plus leur accorder une si grande place.

Ces réflexions sur la place des femmes dans le théâtre sont régulièrement remis à jour sur la place publique, par Pol Pelletier ou des collectifs de femmes en passant par des dossiers consacrés dans des revues (le dernier en date) ou des livres sur le sujet (le dernier en date); la réflexion ne cesse de se poser depuis les années ’70 (avec d’autres dossiers spéciaux dans les revues, d’autres publications et d’autres collectifs). Le théâtre est loin d’être seulement de la publication, ce sont des comédien·nes, des salles de spectacle, des publics, des performances parfois hors scène, des créations collectives et individuelles, d’importants sommes d’argent qui circulent et sont octroyées, etc. Toutes ont leur propres réflexions féministes sur la place accordés aux femmes et aux représentations de celles-ci sur la scène ou dans l’espace public.

Ce n’est donc pas une surprise de constater qu’un tel débat aussi devra se poser sur la place des femmes dans les prix décernés pour le théâtre (dont je n’ai pas trouvé de trace nul part encore). Le théâtre est une des seules catégories à posséder des prix nommés après une femme (l’autre étant la fiction), mais ça ne semble pas aider du tout dans son attribution.

Toute catégories confondues

On le mentionne, mais un seul prix ne permet pas de conclure à quoi que ce soit (sauf sur le prix lui-même).

Traduction

Un autre de ces rares prix favorisant les femmes s’il n’était du prix Bédéis Causa (encore une fois, la BD…). Sinon, nous n’avons que le prix de la gouvernance générale et on le mentionne, mais un seul prix ne permet pas de conclure à quoi que ce soit (sauf sur le prix lui-même).

Répartition des prix : soumis anonymement à un jury ou non?

Ma deuxième hypothèse portant sur le fait que les œuvres soumis anonymement à un jury avantagerait de manière très significative les femmes. Il s’avère que c’est effectivement le cas et dans une proportion qui ne laisse pas de doute quand au fait que le genre de l’auteur influence définitivement dans son attribution de prix.

On parle d’une différence de 18%. Une différence qui fait en sorte que plus de femmes se font attribuer des prix littéraires que des hommes lorsque la soumission est anonyme. Une proportion excessivement proche de la population des femmes au Québec (52%).

L’anonymité d’un texte littéraire permet justement d’exclure beaucoup de préjugés (non stylistique) de la sélection et du texte gagnant ce qui avantage beaucoup les femmes dans ce processus, mais aussi, probablement, d’autres personnes marginalisées des cercles et prix littéraires pour différentes raisons.

Si on jette un coup d’œil plus détaillés à ces prix, on voit apparaître aussi d’autres caractéristiques intéressantes :

À l’exception des prix Solaris et Alibis (donc j’ai déjà glissé un mot et justifié que le pourcentage de gagnant·es était similaire aux soumissions), tous les prix (sauf un) ont plus de femmes que d’hommes récipiendaires. Le prix Piché de poésie est aussi le prix avec le plus haut pourcentage de femmes récipiendaires de tous les prix littéraires recensés. Les prix littéraires Radio-Canada (parmi les « grands » au Québec) sont aussi tellement similaires dans leurs répartition, qu’on croirait presque que ce sont les mêmes statistiques! Tous 13 femmes récipiendaires et 7 hommes récipiendaires (sauf celui de la nouvelle qui vient d’être décerné). Le concours de nouvelles XYZ est aussi remarquablement similaire dans sa répartition. Nous avons donc une idée intéressante de ce qui pourrait être une distribution de prix beaucoup plus objective.

Il faut cependant mentionner que ces prix récompensent des formes courtes, un travail sur les genres des soumissions et nominations devraient aussi avoir lieu avant de conclure définitivement à une évaluation parfaitement objective, mais nous avons tous de même un bon aperçu.

Séparer les prix anonymes du reste, en plus de faire chuter la répartition femmes/hommes de 37,5 à 35,1%; faut aussi passer le nombre de prix avec 50% et plus de femmes de 27 à 21 (bref, de 32,9% à 28,8%). La chute peut sembler faible, mais les prix anonymes ne représentait que 9 prix sur 82 (11%) ou encore 209 personnes sur 1563 (13,4%) ce qui affecte les résultats, mais pas de manière aussi significative que si nous avions 50% des prix littéraires anonymes.

Pour conclure

J’ai démontré clairement, je crois, que les prix littéraires n’étaient pas décernés de manière totalement objectives quant au genre de leur auteur·e. Je n’ai certes pas les statistiques de publications des livres, je recommande cependant fortement leur création le plus rapidement possible, mais en assumant plusieurs facteurs dont le fait que les femmes représentaient près de 52% de la population au Québec et qu’elles publiaient probablement plus que les hommes à la base, qu’elles auraient dû représenter au moins 50% des prix décernés, pas 37,5%.

Ce pourcentage de 37,5% est évidemment à nuancer. Dépendamment du genre littéraire du texte, ce pourcentage variait terriblement, dans l’ordre de proportion : Promotion: 12,5%, BD: 15,5%, Polar/policier: 24,3%, Essai: 25,4%, Ensemble de l’œuvre: 28,7%, Toutes catégories confondues: 22,9%, Théâtre: 34,9%, Science-fiction et Fantasy: 35%, Fiction: 38,3%, Poésie: 44,8%, Jeunesse: 48,3%, Traduction: 51,3%, Nouvelle: 56% & Ouvrage illustré: 57,1%. Bref, certains genres semblent définitivement privilégier un entre-hommes (qu’il le soit à la base ou non) et d’autres favoriser un petit peu plus les femmes. Dans ceux-ci cependant, les genre littéraires des nouvelles et de poésie, est fortement influencé par la soumission anonyme des résultats qui privilégient les femmes.

L’anonymité semble définitivement garantir une meilleure représentation des femmes, bien qu’encore une fois nous n’avons pas accès aux pourcentages de soumissions, les résultats semblent fortement avantager les femmes quitte à être la seule à leur garantir une attribution égale (voir supérieure) à celle des hommes. Commencer à juger de plus en plus de livres de manière anonyme peut évidemment s’avérer très complexe pour des livres plus longs et publiés, les juges pourraient très bien lire par accident ceux-ci à l’extérieur de leur sélection, pourraient reconnaître le style de certains auteurs (surtout en BD!) ou encore des mises en page de certains éditeurs (même si les textes étaient envoyé sans couverture et paratexte ou en version électronique sans aucune marque).

Je ne demanderais donc pas réalistement à ce que tous les prix littéraires soient jugés de manière anonyme bien que je ne découragerais pas non plus de telles initiatives lorsque possible. Ce qui peut être fait par exemple, pour plusieurs prix, c’est déjà de regarder leur historique (je l’ai fait pour vous!) et de se poser des questions sur les soumissions (est-ce que mes soumissions sont tous des hommes? anonyme? ou des sélections des éditeurs et éditrices [qu’envoient-illes]?), les nominations (il n’est pas normal d’avoir, par exemple, régulièrement 5 hommes finalistes ou 4H et 1F, mais jamais 5 femmes) ou encore le jury (l’idée de prendre la personne gagnante du dernier prix dans la sélection est une bonne idée, mais peut aussi reconduire des hommes à être encore et encore juré). Finalement, il pourrait être une bonne idée que les juré·es se posent aussi ces questions dans leur évaluation de l’œuvre bien qu’ultimement, je peux, et devrait, leur faire confiance quant à leur analyse stylistique ou autre de l’œuvre.

Je ne suis personnellement pas convaincu· à l’idée que les prix littéraires récompensent vraiment les meilleur·es auteur·es, pas uniquement en raison des résultats de ce billet, mais aussi de toute l’idée d’avoir de meilleur·es auteur·es que d’autres (je pense que chaque œuvre à ses qualités propres et qui peuvent être excessivement difficile à séparer). J’accorde cependant toujours beaucoup d’importance aux finalistes et nominés puisque, volontairement ou non, il y a toujours un regard critique et intéressant qui est posé sur un ensemble d’œuvres et que certaines se démarqueront toujours des autres, regard évidemment de l’époque durant laquelle il est émis. C’est entre-autre pour cela qu’un regard plus objectif sur les finalistes et gagnant·es est nécessaire, non seulement pour des questions de représentation ou de parité, de symbole ou de modèle; mais aussi pour une question d’argent (non négligeable quand on est auteur·e) et de reconnaissance, de subventions à venir et d’opportunités offertes par la suite, de lectorat et de ventes. Les prix littéraires sont un reflet de ce que la société (mais peut-être une partie très petite de celle-ci) pense de la littérature et du monde. Si seulement 37,5% des récipiendaires sont des femmes, qu’est-ce que ça nous dit du jugement esthétique des œuvres de femmes?

Remerciements et historique de modifications

Merci à toutes ces personnes qui ont suggéré des modifications que j’ai effectuées pour rendre ce billet plus rigoureux et encore meilleur au fil du temps (parce que tout travail se fait grâce aux autres ou au minimum s’inspire du leur):

Audrée Whilelmy; Changer le prix littéraire de Radio Canada catégorie récit du genre littéraire de fiction à celui de la nouvelle (il s’agit du même nombre exactement de mot à soumettre que la catégorie nouvelle) [modification effectuée le 20 octobre 2017].

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