Retour sur 2018
J’ai légèrement augmenté le nombre de mini-critiques et analyses littéraires par rapport à l’année dernière. Je regrette toutefois de ne pas en avoir fait plus. Mon inscription sur Goodreads et les petites critiques que je fais sur tous les livres que je lis devaient me servir de tremplin à l’écriture, mais ça n’a malheureusement pas donné les fruits escomptés. Cela ne veut pas dire que j’ai chômé! J’ai ajouté de nouvelles bibliographies critiques (en plus de continuer à alimenter celles présentes), écrit des billets d’analyse autour de l’actualité politique (SLAV/Kananta et #balancetonporc), je suis aussi très content· des analyses littéraires postées cette année en plus des nouvelles directions dans lesquelles j’investis mes critiques! Ce que je ne fais pas en quantité, je crois certainement l’avoir fait en qualité (et en temps)!
Je crois qu’il s’agit aussi de l’année où j’ai été le plus cité· ce qui signifie que mon travail à eu un certain impact même s’il reste très très marginal (plusieurs billets dont j’étais très fier· n’ont même pas reçu 10 vues cette année).
Les nouveaux billets
1-Critique du film La Bolduc (2018): Féministe ou branding féministe?
Je vais rarement au cinéma (clairement moins d’une fois par année), mais la présence de Thérèse Casgrain dans la bande-annonce du film La Bolduc m’a instantanément accroché. Toutefois, au visionnage, je me suis rendu compte qu’il y avait un branding féministe clair, mais je m’interroge à savoir si le film était réellement féministe.
2-Mini-critique: Herland de Charlotte Perkins Gilman
La lecture, enfin!, de ce classique utopique féministe. J’y relève des thèmes et les approfondis brièvement, mais, surtout, je ne peux m’empêcher de m’extasier du livre et de dénoncer l’exclusion de Charlotte Perkins Gilman de l’histoire de la sociologie.
3-Mini-critique: With Her in Ourland de Charlotte Perkins Gilman
La suite, beaucoup moins connue et lue, de Herland dans laquelle la protagoniste venue d’une société utopique découvre notre monde dystopique et tombe sous le choc. Un approfondissement du tome précédent qui propose, un peu comme un essai, des pistes de solution pour rendre notre monde meilleur. J’y relève encore de nouveaux thèmes comme dans le billet précédent.
4-40+ essais féministes incontournables
Une mise à jour d’une liste comptant alors une vingtaine d’essais. Le genre de billet qui reviendra encore sous la forme d’une soixantaine lorsque j’aurais lu de nouveaux essais. C’est le type de billet le plus « viral » que j’ai, mais le billet tombe en désuétude rapidement après la première semaine alors que je lui espère toujours une plus longue vie.
5-8 choses à savoir sur les remboursements à l’Aide Financière aux Études (AFE)
Un billet que j’avais dans mes notes depuis très longtemps et que j’ai finalement publié après avoir finalisé quelques recherches sur le sujet. J’étais surtout très satisfait· d’un calculateur qui permet de déterminer le temps de remboursement de la dette d’étude en fonction du montant mensuel versé qui peut s’avérer très utile. J’ai eu au moins un retour très positif de l’utilisation de l’outil, donc c’est vraiment cool!
6-Mini-critique: Femmes et filles Mai 68
C’est une question que je ne cesse de me poser depuis mon mémoire, à savoir ce qu’on fait les femmes durant mai 68 vu leur invisibilisation complète de l’histoire écrite sur mai 68 par la suite. À l’occasion du cinquantenaire, je me suis donc plongé dans trois ouvrages autour de mai 68. Celui-là était marquant pour deux raisons: les points de vue politique étaient parfois à l’opposé complètement et il remplissait bien de nombreux blancs des pages de l’histoire. Ce panorama de point de vue était fascinant même si certaines femmes se sont servies de cette tribune pour faire part de leur position sur certains enjeux contemporains qui n’avaient aucun rapport avec le sujet du livre. La présence de lettres de refus de participer à un tel ouvrage était aussi très intéressante dans cette perspective historique. Cet essai a certainement eu un travail d’édition et de recherches complexes et je ne peux que féliciter les éditrices même si je ne suis pas d’accord avec beaucoup des propos et perspectives tenues.
7-Ce qu’un opéra de 1913 aurait pu nous apprendre sur Kanata
Une modeste contribution au long et houleux débat qui a eu lieu durant l’été au Québec (et probablement une des nouvelles les plus discutées cette année dans la province). Ce billet se voulait avant tout une invitation à découvrir l’oeuvre de Zitkala-Ša à travers The Sun Dance Opera qui a fait l’objet de critiques intéressantes par P. Jane Hafen et que je liais aux critiques de Kanata. Toutefois, personne, ou presque, n’a lu ce billet donc elle risque de rester dans l’oubli encore un moment…
8-Répartition F/H des doctorats honoris causa décernés par l’UdeM depuis 1920 (rapport 2018)
Une mise à jour annuel de la répartition F/H des doctorats honoris causa à l’UdeM. Pour la première fois depuis 1983, on a une attribution paritaire ce qui en fait la première critique positive depuis que j’ai commencé la recension en 2014. Je nuance toutefois le portrait avec une critique intersectionnelle.
9-Analyse de l’essai #balancetonporc de Sandra Muller
À l’exception d’un article dans Le Monde (qu’on pourrait difficilement qualifié d’objectif dans un tel débat), je n’ai pas trouvé une seule autre critique de cet ouvrage (pas une mention qui dit que l’ouvrage va sortir, une critique littéraire) qui pourtant aurait dû attirer l’attention de beaucoup de monde et de médias. Il est fort à parier que le message très ambivalent du livre, à la fois pro-dénonciation, mais profondément anti-féministe, a joué là-dedans. J’analyse les techniques utilisées par l’autrice pour décrédibiliser le féminisme en plus de jeter un regard critique sur la classe de l’autrice, l’utilisation du lampshading et les nombreux préjugés qu’elle véhicule.
10-À la découverte de la peintre Oei Hokusai
Un autre billet duquel je tire une grande fierté, mais qui n’a pas du tout été lu (ça semble être la règle de mes billets: plus j’en suis fier·, moins ils sont lu :S ). Dans celui-ci, je fais découvrir la peintre Oei Hokusai à travers un film d’animation et une fiction biographique qui ont été écrit autour d’elle. J’y relève les choix narratifs, la présence inévitable de son père et les impacts sur le récit, mais aussi les nombreux éléments féministes qui ces fictions soulèvent. Je conclus à un appel à sa redécouverte, mais comme pour Zitkala-Ša, ce n’est malheureusement pas moi qui pourra lui donner un coup de pouce…
Les nouvelles pages
Une des composantes primordiales de mon blog est la présence de bibliographie critique (avec, principalement, celle de Françoise d’Eaubonne). Cette année, j’ai ajouté trois nouvelles pages dont je poursuis constamment le travail de recension.
1-Bibliographie critique sur la réaction face aux spectacles SLĀV et Kanata
Un des débats les plus importants au Québec cette année avec des questions tournant autour de l’appropriation culturelle, des représentations et de la censure, je ne pouvais m’empêcher, comme je l’ai fait pour la #ggi, de ne pas laisser filer toutes ces réflexions et de les regrouper ensemble, cela peu importe leur position sur ces questions.
2-Représentation F/H hebdomadaire dans le cahier Lire du Devoir
À défaut d’être un billet original, je tire l’idée de Lori Saint-Martin qui dénonçait l’absence des femmes dans le cahier Lire du Devoir plus tôt, j’ai décidé de faire un suivi semaine par semaine et de le rendre public. Dans sa forme de 2018, il s’agissait simplement de noter le nombre d’occurrence des critiques sur des livres de femmes et d’hommes (ainsi que leur nombre de pages). Entre le 28 juillet et le 29 décembre 2018, j’arrivais au triste constat que les femmes occupaient 30,86% des critiques (contre 54,63% pour les hommes et 14,51% pour les critiques mixtes) et à peine un meilleur 32,57% du nombre de page (contre 51,72% pour les hommes et 15,71% pour les critiques mixtes). Évidemment, ce ne sont pas les seules observations qui peuvent être faites: la moitié des semaines, les hommes ont plus de 8 articles écrit sur eux, ce n’est arrivé qu’une seule fois que les femmes aient eu 8 critiques; rares sont les fois où il y a moins de 5 critiques de livres d’hommes (c’est surtout quand il y a peu de critiques cette semaine-là), mais c’est largement la norme pour les femmes, etc. Bref, on peut définitivement conclure à de la discrimination dans les critiques de livres du cahier Lire du Devoir.
3-Types de féminisation
Une recension que j’effectue depuis des années, mais qui accumulait la poussière donc autant la publier! Ça m’est particulièrement utile lorsque je discute de féminisation (ou d’écriture inclusive comme on semble privilégier aujourd’hui) pour pouvoir parler des différents types en faisant référence à des noms précis.
Réseaux sociaux
J’ai aussi, pour la première fois depuis la création du blog, décidé d’utiliser un peu plus les réseaux sociaux pour diffuser les critiques autrement que directement sur ma page personnelle. D’abord avec la création d’un profil Goodreads où je publie mes critiques à froid juste après mes lectures (avant de les reprendre ici). J’ai aussi créé une page Facebook pour le blog dans l’espoir de pouvoir rejoindre plus de monde que les simples partages sur ma page personnelle Facebook ou Twitter. La page FB me permet aussi de reproduire et d’approfondir certaines critiques de livres et de mettre à jour de manière hebdomadaire la représentation F/H dans le cahier Lire du Devoir sans avoir à embêter les gens qui pourraient se lasser de ce contenu sur ma page personnelle. Le temps permettra de savoir si en effet ça permet une plus large diffusion, mais à voir les maigres statistiques de certains billets ou pages que je trouve importantes, je n’ai absolument rien à perdre pour le moment. Ça me permettra aussi, à l’occasion, de remettre en valeur de plus vieux billets.
Statistiques
Mes billets les plus populaires (pour ce qui est des consultations) sont les mêmes pour les deux premières positions, mais il y a eu des changements pour le reste dû à l’actualité politique pour la troisième et quatrième position.
En première place, l’analyse du poème Nuit Rhénane de Guillaume Apollinaire (2010) qui est toujours très recherché par les étudiant·es en période d’examen (pouvant parfois atteindre 50 vues/jour). Ce billet a reçu plus de 4100 vues cette année. C’est toujours le billet le plus populaire depuis sa parution.
Ma pages archivant des chansons de manifestations féministes (2016) est en deuxième place ce qui est toujours plaisant.
En troisième place, mon billet sur la place des femmes dans la Pléiade (2015), un billet explorant l’absence des femmes dans la collection La Pléiade de Gallimard, est sorti de son invisibilité des années précédentes suite à des articles dans les journaux qui ont remarqué la même chose suite à la parution des oeuvres de Simone de Beauvoir dans la pléiade.
La quatrième position du classement va à la bibliographie critique sur la réaction face aux spectacles SLĀV et Kanata (2018) qui est le dernier billet à avoir plus de 1 000 vues cette année. Vu l’actualité politique québécoise de cet été et les articles qui sont ressortis en fin d’année (en plus du billet « surprise » de Robert Lepage), il n’est pas étonnant que beaucoup ait effectué des recherches sur le sujet. Je me permet d’être content· de l’utilité de cette bibliographie critique pour les recherches de nombreux internautes.
Le cinquième billet le plus consulté est une liste de 40+ essais féministes incontournables (2018) que j’ai mis à jour cette année et qui fut très partagée.
Mon billet publié cette année le plus populaire est celui sur les 40+ essais féministes incontournables suivi, très très loin derrière par la critique du film La Bolduc (2018) avec moins de 100 vues
Le blog biscuitsdefortune.com c’est maintenant 84 billets, 14 500 vues de pages en 2018 et 36 473 depuis sa création!
Souhaits pour 2019
Je souhaite encore pouvoir faire plus de critiques de livres cette année, le volet Facebook du blog aidera probablement à la réalisation de cet objectif. Évidemment, je continuerais à mettre à jour les bibliographies et songe à en ajouter au moins une cette année.
Mon projet est toutefois de réussir à rejoindre beaucoup plus de gens. À part les feux de paille pour un ou deux billets par année, les gens ne consultent tout simplement pas mes billets. La page Facebook tend à changer un peu cette réalité, à explorer donc. Beaucoup des travaux effectués sur ce blog aurait pu aider de nombreux journalistes et chercheurs (notamment avec les femmes dans la Pléiade qui ont fait le même travail (pas statistiques), mais n’avaient même pas penser à chercher sur Internet pour voir si une personne l’avait déjà fait! (J’étais quand même le premier ou deuxième résultat quand on tapait « femme » et « pléiade » dans Google…) Semblablement, la bibliographie sur SLAV/Kanata a peut-être été très consultée, mais très très peu de gens cliquaient sur les liens (peut-être se contentaient-ils pour la plupart de lire les statuts Twitter et Facebook toutefois) ce qui montre que l’usage de cette bibliographie était plus de l’ordre de la curiosité qu’un outil de recherche.
Je verrais donc cette année à trouver des moyens de rendre plus « accessible », ou à tout le moins voyant, le travail que j’effectue pour les personnes qui pourraient en avoir besoin.